Andelys : seconde jeunesse pour le pont septuagénaire

Il relie Louviers à Gisors depuis 77 ans. Le pont suspendu qui traverse la Seine à hauteur des Andelys est pourtant comme neuf ! Les travaux sont terminés et la circulation a rouvert à tous les usagers le 1er juin 2024. Retour sur ce chantier hors norme à plus de 7 millions d’euros.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quatre années de chantier en alternance, quatre phases de travaux de plusieurs mois, 60 tonnes d’acier ajoutés, 4 300 nouveaux rivets installés, des milliers de m2 de surface traités, sablés, peints… Le pont suspendu des Andelys est le plus gros chantier réalisé sur un ouvrage eurois depuis très longtemps. Et il est enfin terminé !
« Nous sommes tranquilles pour 20 ans ! », annonce Eric Tomté, responsable de la cellule ouvrage d’art au Département de l’Eure, la collectivité propriétaire du pont. « Il y aura une surveillance régulière et un contrôle approfondi tous les 6 ans, mais aucuns travaux ne seront plus nécessaires. »

La sécurité n’a pas de prix

Une bonne nouvelle pour les habitants, les touristes et les routiers ! En effet, leurs 5 000 véhicules traversent chaque jour le pont. Beaucoup plus que le trafic qu’il a dû connaître au lendemain de sa construction en 1947. Établie à plus de 7 millions d’euros, la cure de jouvence du pont des Andelys était indispensable pour garantir sa pérennité. « Ces travaux étaient vraiment nécessaires. La sécurité des usagers n’a pas de prix », a rappelé Frédéric Duché, maire des Andelys et vice-président du Département lors de la clôture officielle des travaux, le 31 mai 2024.

2020 > 2024 : les différentes phases de travaux

7,3 M€

Entièrement financée par le Département de l’Eure, la réhabilitation du pont des Andelys est un gros investissement : 7,3 millions d’euros pour les quatre phases de travaux, dont 800 000 € de surcoût pour le désamiantage (phase 4).

Des travailleurs en insertion

Grâce à une clause spécifique dans les marchés publics, le Département a contraint les entreprises du chantier à faire appel à des travailleurs en insertion. Cela concerne 6 000 heures de travail durant les 4 phases de travaux.

Un désamiantage sous haute surveillance

Des aspirateurs, des dépoussiéreurs, des compresseurs d’air… La phase 4 des travaux s’est tenue dans un espace confiné, adapté au désamiantage, et nécessitant du matériel bien spécifique. Le chantier avait un protocole d’intervention validé par l’Inspection du travail. Par exemple, le personnel ne devait pas rester plus de deux heures d’affilées dans l’espace confiné. Seule une poignée d’entreprises en France sont spécialisées dans ces interventions de désamiantage de pont. Aux Andelys, c’est DIE Environnement (du groupement Baudin Châteauneuf) qui a réalisé le chantier.

RAL 7038

C’est le « code » de la nouvelle couleur du pont des Andelys. Elle correspond à un gris agate. Cette teinte a été imposée par l’architecte des Bâtiments de France car l’ouvrage se situe dans le périmètre d’un site classé.

Des incidents sans trop de conséquences

Pas de chantier sans problème à résoudre ! Vols de matériels, forçage des signalisations routières et incendie d’une bouteille de gaz sont à déplorer. Durant la dernière phase, la montée des eaux de la Seine a engendré l’arrêt du chantier. Pour rattraper le retard, les entreprises ont mis les bouchées doubles et travailler plusieurs week-end.