« Notre modèle a longtemps été fondé sur l’idée que la différence des enfants en situation de handicap nécessitait une scolarité organisée par des institutions distinctes du système scolaire ordinaire » rappelait Perrine Forzy, vice-présidente départementale. « Un nouveau modèle a fait jour selon lequel l’enfant en situation de handicap, comme tout autre enfant, a des besoins singuliers : la mission de l’école et de tous les acteurs qui gravitent autour d’elle est désormais de suppléer à ces besoins. »
Repenser le fonctionnement de l’école
Des progrès significatifs ont été faits pour l’accueil des enfants porteurs de handicaps dans le système scolaire, soulignait Gilles Beaufils de l’inspection académique : « Selon un récent sondage, 77% des parents pensent que leurs enfants sont mieux accueillis à l’école aujourd’hui qu’il y a dix ans. »
Toutefois la part des élèves nécessitant d’être accompagnés augmente chaque année et les difficultés que rencontrent les parents et les institutions chargées de la mise en œuvre de ces droits au quotidien existent bel et bien : « À la rentrée dernière, une centaine de familles dans l’Eure se posaient des questions légitimes sur l’avenir scolaire de leur enfant », relevait Perrine Forzy. « Face à ces difficultés, l’ensemble des acteurs publics doit repenser le fonctionnement de l’école et de tous les dispositifs qui l’entourent afin de permettre une école réellement inclusive. »
Le système scolaire doit s’adapter
« Il faut simplifier le processus de scolarisation, donner des outils pédagogiques efficaces aux enseignants, aider et accompagner les parents » a souligné mercredi Michel Miklarz, président de l’APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés de l’Eure) et président coordinateur de Handicap Normandie, qui avec sept autres associations ont décidé de se regrouper pour créer le « Réseau école inclusive 27 ».
« Nous voulons créer un espace de dialogue pour permettre aux chefs d’établissement, aux enseignants et aux familles concernées par le handicap d’échanger. » Trop de familles doivent encore gérer seules des problèmes difficiles liés à la scolarité de leur enfant. Trop d’établissements sont encore mal préparés à l’accueil d’enfants en situation de handicap. « Et pour certains parents d’élèves, l’accueil d’enfants porteurs de handicap fait peur. Pourtant la mixité fait grandir, elle apporte de l’empathie , aide à poser un regard bienveillant sur l’autre et à devenir citoyen. »
Ce colloque, inédit dans l’Eure, est une première étape du « chantier ». « On veut poursuivre et mettre le sujet sur la place publique. Car c’est à tous les niveaux que des réponses doivent être apportées« , concluait Michel Miklarz.