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L’Eure investit massivement (150 M€) pour réussir sa transition écologique
8 août 2023
Investissement Innovation Nature Attractivité
A l’heure où le thermomètre s’affole de plus en plus tôt et de plus en plus fort et qu’apparaissent les restrictions quant à l’usage de l’eau, le Département de l’Eure agit. Fin juin, les élus ont adopté, à une large majorité, le plan « Eure Transition Verte. Agir. Mobiliser. »
Un plan de 150 M€ construit autour de grands axes : faire de l’Eure, un Département bas carbone en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, un poumon vert entre Paris et la mer en adaptant notre territoire aux effets du changement climatique. Faire du Département de l’Eure, celui d’une agriculture souveraine et durable, l’acteur et l’animateur de la mobilisation de tous les Eurois. En clair : un territoire vert. « Il faut préparer l’avenir de nos enfants ! La transition écologique doit permettre de faire face collectivement aux enjeux du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. La collectivité doit prendre sa part », a déclaré Myriam Duteil, vice-présidente du Département chargée de la Transition Écologique.
50 mesures autour de 10 objectifs
« Nous avons conçu un plan d’actions concerté, opérationnel, chiffré et planifié de 50 mesures, ventilées autour de 10 objectifs », a précisé à l’assemblée départementale, Myriam Duteil. Et d’ajouter « Pour qu’il réponde au plus près des besoins des Eurois et aux spécificités de notre territoire, le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) a réalisé pour nous un diagnostic des vulnérabilités et des potentiels du département. Ce diagnostic nous a permis de cibler les actions prioritaires. »
Une stratégie pour réduire les émissions de gaz à effets de serre
Parce que le secteur du bâtiment est le premier consommateur d’énergie dans l’Eure et qu’il génère près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, le Département engage une politique de rénovation énergétique sans précédent du patrimoine de la collectivité (l’Hôtel du Département, les 216 bâtiments techniques, les collèges) mais également de l’habitat social et privé. Il aidera les communes à réduire leur facture énergétique en soutenant la rénovation des bâtiments publics communaux, comme les écoles. 60 M€ y seront consacrés. « On recherchera bien sûr les performances énergétiques, tout comme les performances environnementales : sobriété foncière, sobriété en eau et actions de végétalisation », souligne Myriam Duteil.
L’Eure investira dans la pose de panneaux photovoltaïques
Le diagnostic de territoire et les projections climatiques ayant montré que l’Eure disposait d’un bon potentiel – notamment pour le développement du photovoltaïque – le Département propose le déploiement de panneaux sur ses bâtiments, et aussi en ombrière sur les parkings et aires de covoiturage. A travers le Comité des énergies renouvelables (co-piloté par l’Etat), il accompagnera les collectivités pour le développement des énergies renouvelables, qui ne représentent que 12% du mix énergétique départemental, bien en-deçà de la moyenne nationale de 20%.
Le covoiturage, le vélo, diversifier les solutions vertueuses
Premier poste d’émission de gaz à effet de serre en France, source de nuisances sonores et de pollutions atmosphériques, la décarbonation des mobilités est un des enjeux majeurs de l’Eure, plus dépendante à la voiture que les autres départements normands. « Nous sommes dans un territoire rural où il est difficile de se passer de la voiture », rappelle la Vice-Présidente. « Nous voulons donc faire évoluer l’usage individuel du véhicule, en développant le covoiturage. »
Comment ? En créant davantage d’aires de covoiturages, plus adaptées aux déplacements des Eurois (au-delà des échangeurs autoroutiers) et dotées de nombreux services pour lever tous les freins à leur utilisation (bornes à recharge électriques, abris vélo sécurisés, etc.) Par ailleurs, le Département souhaite encourager l’usage du vélo en étendant son plan vélo porté sur le vélo tourisme aux mobilités du quotidien. Un nouveau plan 2023-2028 proposera l’aménagement de nouvelles infrastructures (pistes, voies sécurisées, aire de services vélo).
Moins de béton, plus de nature !
Sols, eau, air, biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’adaptation du territoire aux conséquences du dérèglement climatique sont les autres éléments clés de la Stratégie « Eure transition Verte ». Le Département accompagnera les agriculteurs pour une agriculture durable ; les aides aux projets de plantation de haie et d’agroforesterie seront renforcées et adaptées pour tenir compte des nouveaux enjeux (sobriété en eau, énergie, bien-être animal, préservation de la biodiversité) ; des aides aux projets de restauration de mares et de maintien des praires seront envisagées.
Particulièrement exposé à la raréfaction de la ressource en eau (il pleut tendanciellement moins dans l’Eure que sur le reste de la Normandie) le nouveau Plan Départemental fait de l’accompagnement à la sobriété en eau une de ses nouvelles priorités en luttant contre le gaspillage et en expérimentant la réutilisation des eaux usées. La création d’un Comité départemental de l’Eau permettra de renforcer la protection de la qualité de la ressource en sécurisant notamment l’accès à l’eau potable.
Le Département de l’Eure s’engage à faire plus de place à la nature pour atteindre l’objectif de « zéro artificialisation nette » et la neutralité carbone à l’horizon 2050. Un plan de végétalisation des collèges, des abords routiers, un plan arbre, haie et bocage seront mis en oeuvre. Grâce au nouveau dispositif d’aide financière et technique « Ma Commune grandeur nature », les communes pourront entreprendre la végétalisation de parkings, trottoirs, cimetières, la plantation d’îlots de fraicheur en ville, la création de jardins partagés, de zones test agricoles ou de vergers.
Pour inverser la tendance au déclin de la biodiversité, le Département augmentera la surface des aires protégées par une stratégie d’acquisition foncière d’espaces naturels, un plan de lutte contre les espèces exotiques envahissantes et à forts enjeux sanitaires,
pour les particuliers : l’aide à la destruction des nids de frelons asiatiques sera renforcée ; un nouveau dispositif de lutte notamment contre les chenilles processionnaires sera expérimenté ; la création de nouveaux sentiers de découverte permettra de mieux sensibiliser les Eurois et d’accompagner le développement du tourisme de nature.
Soutien aux agriculteurs locaux et instauration d’un budget vert
Avec près de 3 millions de repas servis chaque année dans ses collèges le Département s’engage à renforcer la consommation des produits locaux grâce à la commande publique. Comment ? Avec 14 actions ciblées qui valoriseront les productions locales et notamment celles de légumineuses, riches en protéines et en fort développement dans l’Eure. Les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire seront poursuivies dans les collèges, de nouvelles méthodes de valorisation des biodéchets comme les lombricomposteurs et les aéro-fermenteurs que le Département est le premier à avoir expérimenté en collège, seront développées. « Grâce au trophée des « Initiatives Vertes » je souhaite faire émerger de bonnes idées, des solutions existantes qui fonctionnent tout comme des projets innovants, valoriser les initiatives des jeunes, des associations, des entreprises, etc. Un trophée leur sera remis à l’occasion de la Journée Départementale pour la Transition écologique. Consulter et valoriser ainsi les Eurois c’est aussi les mobiliser autour d’un projet commun pour plus d’efficacité », poursuit Myriam Duteil
Un plan travaillé collégialement, concret et pragmatique
« Ce plan, c’est l’aboutissement d’un travail très collégial des partenaires et des élus, insiste Alexandre Rassaërt, président du Conseil départemental de l’Eure avent de conclure. Il est concret, pragmatique et sera réalisé selon le calendrier que nous nous sommes fixés. »
