Actualités > Pénurie de médecins : le Ministre de la Santé promet une amélioration
Santé
« Qu’un membre du Gouvernement accepte de venir débattre dans une assemblée délibérante, c’est assez inédit ! Merci d’être là. » C’est en ces termes chaleureux que Sébastien Lecornu, Président du Département, a accueilli Olivier Véran, venu échanger sur la question sensible de la démographie médicale au conseil départemental à Evreux.
Le Ségur de la santé va rééquilibrer les choses
Avant d’entrer dans le vif du sujet, Sébastien Lecornu a souligné l’ampleur des investissements qui vont être financés par le Ségur de la santé dans l’Eure : « Le Département a connu de gros retards d’investissements sur la santé. Bernay le sait et, si de bonnes décisions avaient été prises il y a 10 ou 15 ans, sans doute que l’histoire se serait écrite différemment. L’argent du Ségur va donc nous permettre de rééquilibrer les choses, mais aussi d’accélérer les opérations de reconstruction – rénovation des EHPAD, puisque le Département va s’engager financièrement à la même hauteur que l’Etat. »
« Il faudra du temps pour rattraper ce retard »
Le Ministre des Solidarités et de la Santé a pris acte de cet engagement important du Département avant d’aborder la question de la pénurie de médecins dans l’Eure : « Malheureusement, je ne connais pas de département qui ne rencontre pas ce problème », a-t-il asséné. Pour le Ministre, la cause principale de cette pénurie est la décision prise, il y a 40 ans, de former moins de médecins : « La nation a pris conscience trop tard des enjeux de démographie médicale. A mon sens, si on avait pris les bonnes décisions ne serait-ce que 5 ans plus tôt, nous n’en serions pas là. »
Suppression du numerus clausus en 2018
« C’est pour cela que nous avons décidé de supprimer le numerus clausus en 2018 pour, enfin, former plus de médecins. Il faudra du temps pour rattraper ce retard puisqu’il faut entre 8 et 10 années pour former un médecin mais, entre-temps, nous ne restons pas les bras croisés. »
Le Ministre a ensuite décliné les dispositifs mis en place pour pallier le manque de médecins le temps de leur formation, insistant sur le développement de la télémédecine « qui ne remplacera jamais le lien médecin-patient mais qui est complémentaire. »
Olivier Véran a aussi évoqué les difficultés qu’il rencontre avec les puissants lobbys du corps médical qui, souvent, rendent les réformes et les adaptations difficiles. Pour, Anne Terlez, Vice-présidente du Département à la Santé, la présence du Ministre est « un signe fort pour les habitants ». Elle attend de lui qu’il instaure davantage de souplesse pour la télémédecine et permette à l’Agence Régionale de Santé d’avoir des incitations financières plus fortes pour convaincre des médecins de venir s’installer dans l’Eure.
Vice-président du Département et Président de l’Union des Maires et des Elus de l’Eure, Jean-Paul Legendre a relayé l’inquiétude des élus et le désarroi des eurois face à un accès aux soins qui se dégrade continuellement.
« On est au creux de la vague démographique »
Marie Tamarelle-Verhaeghe, conseillère départementale du canton de Bourg-Achard et députée, a remercié le Ministre de « mener une vraie politique de santé dans le monde rural ». Le conseiller départemental du canton de Pont-de-l’Arche, Arnaud Levitre a pour sa part plaidé pour l’implantation d’une antenne de la faculté de médecine dans l’Eure et remercié Sébastien Lecornu d’avoir décidé de mettre en place un comité de pilotage transpartisan pour réfléchir à des solutions opérationnelles pour lutter contre la pénurie de médecins. Le Ministre des Solidarités et de la Santé a conclu le débat sur une note d’espoir : « On est au creux de la vague démographique. Les prochaines promotions de médecins sortent et sont déjà plus nombreuses. La situation va commencer à s’améliorer. »