Routes départementales : faucher mieux, faucher judicieux

Depuis quelques semaines, le Département de l’Eure a fait évoluer sa pratique en matière de fauchage des bords de routes. Sa nouvelle politique, qui résulte d’une forte attente du monde agricole, est l’aboutissement d’une large consultation menée auprès de ses partenaires depuis l’été dernier.

Avec 4 200 km de routes départementales, l’Eure compte environ 8,4 millions de m² de bords de chaussée que le Département doit faucher chaque année. Une mission conséquente qui répond aujourd’hui à de multiples enjeux : la sécurité routière, la préservation de la biodiversité, la lutte contre les incendies et la protection des cultures agricoles. Pour répondre aux problématiques actuelles du monde agricole et des pompiers, le Département de l’Eure a fait évoluer sa pratique de fauchage des bords de routes depuis le printemps 2024.

Lutter contre les adventices dans les cultures

En effet, face à des enjeux de désherbage compliqués, la maîtrise des adventices en bord de champs est un enjeu majeur pour les agriculteurs. « Dans l’Eure, les décisions qui impactent le monde agricole sont discutées et étudiées, il fallait trouver une solution gagnante pour tout le monde », souligne Thierry Plouvier, vice-président du Département en charge des Mobilités. « Le Département a établi sa nouvelle feuille de route en consultant les acteurs de la profession agricole afin de prendre en compte leurs problématiques. Le fauchage vise désormais à lutter aussi contre les espèces invasives qui gênent les cultures. »

Un premier fauchage ciblé

Suite à une large consultation, depuis l’été 2023, avec ses partenaires comme la Chambre d’Agriculture de l’Eure, le Département a mis en place une nouvelle politique de fauchage. Elle est centrée autour de trois grands principes :

• Réaliser une première coupe plus précoce et plus ciblée. Elle démarre en avril et commence par le fauchage des bords des routes de 3e et 4e catégorie. En effet, sur celles-ci, l’absence de visibilité est plus risquée pour la sécurité des usagers. Cela consiste à faire un passage en bord de champ, en plus de l’accotement, pour éviter la montée en graine d’adventices, telles que le chardon, les ray-grass ou les panais sauvages.
• Supprimer la coupe intermédiaire, au profit d’une coupe totale au long de la saison. En effet, le fauchage en période très chaude peut favoriser les départs d’incendies. La coupe intégrale des bordures qui sera effectuée à 15 cm de haut, contre une dizaine auparavant, laisse moins de matière sèche. Cette solution limite le risque de propagation d’incendies.
• Une meilleure communication avec les partenaires avant, pendant et après la campagne de fauchage. Une concertation régulière et territorialisée avec la Chambre d’Agriculture est mise en place.

Auparavant, les agents du Département procédaient à trois coupes annuelles. Sur les abords directs de la route, une coupe était réalisée de mai à juin et une autre de juin à juillet. De juillet à novembre, un dernier fauchage, plus complet, était fait sur la totalité de la largeur des accotements et jusqu’à 4 mètres de haut.