Amphibiens en danger : des Eurois se mobilisent pour les sauver

Crapauds, grenouilles… Avec l’arrivée des premières nuits douces et humides de février-mars, les amphibiens entament leur migration nuptiale. Objectif : rejoindre leurs lieux de reproduction. Mais cette traversée est semée d’embûches, notamment la menace des routes à franchir. Pour les protéger, le Département de l’Eure, ses partenaires et de nombreux bénévoles se mobilisent chaque année.

Vous avez peut-être remarqué ces bâches d’une trentaine de centimètres de haut le long des routes de l’Eure. Installées sur les sites de reproduction des amphibiens, elles empêchent les animaux de traverser directement et les dirigent vers des seaux où ils sont récupérés en toute sécurité. Des panneaux de vigilance, affichant « Attention amphibiens ! », alertent également les automobilistes.

Des bâches pour les guider et les sauver

« C’est un dispositif ancien, simple, mais très efficace », souligne Myriam Duteil, vice-présidente du Département de l’Eure. « Quand on réussit à sauver 3 000 amphibiens, c’est une vraie satisfaction. Nous avons rarement fait en deçà. 70 % des crapauds sont stoppés par la bâche », précise-t-elle, saluant au passage l’engagement des bénévoles.

Une migration massive à la tombée de la nuit

Chaque année, sur certains tronçons, ce sont des milliers d’amphibiens qui se mettent en mouvement dès la nuit tombée. Crapauds, grenouilles, tritons, salamandres… quittent les bois des coteaux pour rejoindre leur mare de reproduction. Mais les routes représentent un danger majeur. Sans intervention, beaucoup périraient écrasés sous les roues des véhicules.

Des bénévoles mobilisés pour leur sauvetage

Pour limiter ces pertes, le Département de l’Eure met en place un dispositif de sauvetage. En 2025, quatre sites ont été aménagés : Amfreville-sous-les-Monts, Mainneville, Léry et Saint-Cyr-la-Campagne. Coordonné par la LPO et l’association 1001 Légumes, le réseau de bénévoles assure un ramassage quotidien. Chaque année, dans l’Eure, entre 3 000 et 5 000 amphibiens sont ainsi transportés « à la main » jusqu’à leur point d’eau.