Événements > Patrimoine vivant : le grand congrès des confréries de charité de l’Eure
Patrimoine Loisirs
Ce sera un spectacle étonnant, pittoresque et inattendu au XXIe siècle que ce défilé qui nous vient du Moyen Âge et qui se perpétue contre toute attente. Les samedi 14 et dimanche 15 mai, le petit village de Giverville, situé entre Bernay et Pont-Audemer, va fêter le 75e anniversaire de l’Union des confréries de charité de l’Eure.
Une curieuse tradition vieille de 1 000 ans
Depuis les grandes pestes du Moyen Âge, ils enterrent religieusement et gratuitement les morts. Ce sont les « frères de charité » ou si vous préférez, les « charitons ». Une institution spécifiquement normande qui a traversé les siècles jusqu’à aujourd’hui. Elle connait même un certain regain depuis quelques années.
Tous les 25 ans depuis 1947, un congrès a lieu dans le petit village de Giverville où un commerçant éclairé a eu la bonne idée de créer une Union diocésaine. Cette association rassemble désormais toutes les charités du département.
Vous connaissez les « charitons » ?
Dans beaucoup de paroisses du Lieuvin, du Roumois, du Pays d’Auge, on voit, aux fêtes et aux funérailles, de drôles de personnages revêtus d’une tunique, le « chaperon », parfois d’une grande richesse, en drap ou en velours, brodée d’or ou d’argent. Ce sont les frères de charités ou « les charitons » en langage populaire.
Leur origine remontrait au Moyen Âge. Mais ce sont surtout pendant les grandes épidémies de peste que ces pieux groupements se constituèrent afin d ‘enterrer décemment les cadavres abandonnés.
L’origine des charités
Malgré de nombreuses recherches, il a été impossible de déterminer avec précision l’origine exacte des Charités. Elles semblent bien être issues des innombrables confréries du Moyen Âge. Elles étaient laïques au départ.
S’il a existé des confréries quelque peu similaires en diverses régions, les Charités sont spécifiquement normandes. Elles se sont surtout répandues dans les diocèses de Rouen, Lisieux, Évreux et Sées. Mais c’est dans l’Eure qu’elles sont les plus nombreuses, encore aujourd’hui.
Pour les défunts
Elles paraissent bien avoir été à l’origine, une association de prières pour les défunts. Elles acquirent une grande réputation pour leur courage à enterrer les morts au moment des grandes pestes et épidémies du haut Moyen Âge.
Certaines prétendent remonter au XIe siècle : Orbec 1006, Broglie 1017, Lisieux 1055. Puis viennent Menneval et Folleville érigées d’après leurs bannières en 1080 et qui subsistent toujours de même que Giverville dont la fondation remonte à 1240.
Supprimées à la Révolution, elles renaissent officiellement en 1806
Devenues riches, prospères et puissantes dans les villes et bourgades jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, elles furent du moins théoriquement supprimées à la Révolution. Elles retrouvent une existence légale en 1806 à Évreux par une ordonnance de l’évêque, Mgr Bourlier.
Le bulletin des lois indique que les frères de charité ont la double mission d’enterrer les morts et de servir aux pompes de l’Église. Comprenez servir le prêtre durant les cérémonies.
Depuis deux siècles, les Charités restent fidèles à ce rôle. Elles connaissent même un certain regain depuis quelques années, notamment avec l’arrivée de « sœurs de charité » pour assurer l’avenir de ces confréries qui réunit désormais des hommes et des femmes, « sans distinction de classe et de condition ».
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