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À Vernon, des siècles d’histoire ressurgissent

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24 mars 2022

Patrimoine

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Dans le cadre des travaux en centre-ville de Vernon, les archéologues du Département ont fait d’étonnantes découvertes. Des fouilles que la Mission archéologique départementale de l’Eure, la MADE,  compte parmi les plus importantes de cette dernière décennie.

Les travaux pour le futur aménagement urbain de Vernon ont déjà commencé. Mais pour refaire la place et les réseaux électriques ou d’assainissement, il a fallu creuser des tranchées. Des tranchées qui ont été pour les archéologues, autant de fenêtres ouvertes sur le passé de la ville…

123 sépultures découvertes dans le grand cimetière

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Les sépultures découvertes dans le cimetière Notre-Dame.

Une des découvertes les plus impressionnantes concerne sans doute différentes portions du grand cimetière Notre-Dame. Cet ancien cimetière est resté hors des murs de la cité vernonnaise, du 13e siècle et jusqu’à la fin du 19e siècle (années 1888-1890).

Lors des fouilles, ce sont 123 sépultures d’hommes, de quelques femmes et d’enfants qui ont été mises en évidence. Les individus ont souvent été inhumés en cercueils ou en simple fosse. Les sépultures individuelles, souvent regroupées entre elles, sont très nombreuses et sur un petit espace. Cette densité était sans doute due au faible espace disponible.
Les résultats des études à venir (mobilier céramique, datation par radiocarbone, examen approfondi des pratiques funéraires) permettront de mieux appréhender la période d’utilisation de cette zone du cimetière.

D’autres découvertes…

Parmi les autres découvertes des spécialistes de la MADE, les traces de l’enceinte de la ville moderne et du système défensif. En effet, les archéologues ont retrouvé des traces des remparts et du fossé d’enceinte, comblés au 18e siècle. Le rempart en pierre de taille a semble-t’il servi de carrière. Et les pierres ont très certainement été réemployées pour de nouvelles constructions.

Une autre tranchée livre quant à elle, des vestiges qui nous renvoient à un passé plus récent. Deux bâtiments, l’hôtel de Paris et l’atelier de menuiserie, ont été ensevelis par les bombardements dans les années 1940.

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De mi-janvier à mi-mars, les archéologues de la MADE ont fouillé le secteur de la place de Paris, à Vernon.
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Des bâtiments ensevelis par les bombardements de la Seconde guerre mondiale.

Connaissez-vous les archéologues du Département ?

Qui sont exactement ces archéologues affairés dans les décombres, repérant la moindre trace du passé ? Partons à la découverte des spécialistes de la MADE.

Les spécialistes de la MADE, Mission Archéologique du Département de l’Eure, interviennent parfois malheureusement après des catastrophes, tel que l’incendie de l’église de Romilly-la-Puthenaye. Mais le plus souvent, les archéologues travaillent en amont des grands travaux effectués dans l’Eure. Comme ici à Vernon, avec d’importants travaux de rénovation du centre-ville.

Sondages, diagnostics et fouilles

C’est en 2007 que le Département se dote d’un pôle d’archéologie préventive.  » La mission de la MADE est d’intervenir en amont des grands travaux d’aménagement dans l’Eure, tels que des supermarchés, des routes ou des collèges » explique Karine Duval, en charge de la valorisation à la MADE. « Notre but est de repérer tous les vestiges du passé qui pourraient avoir une importance archéologique ou historique. »
Première étape : établir un diagnostic prescrit par le ministère de la Culture. « Ce diagnostic permet d’évaluer le potentiel archéologique des lieux. Nous sondons environ 10 % de la surface impactée par le futur aménagement. « 

Le ministère de la Culture évalue l’intérêt du site

Les méthodes de travail utilisées par les archéologues sur le terrain et en laboratoire sont les mêmes que pour une fouille. « À l’issue d’une intervention, nous remettons un rapport au ministère de la Culture qui évalue l’intérêt scientifique du site. » Si le ministère estime que les éléments archéologiques repérés lors du diagnostic ne méritent pas d’être approfondis, les travaux d’aménagement peuvent commencer. Au contraire, si les vestiges découverts par les archéologues semblent pertinents et demandent à être analysés plus en détail, une fouille est alors prescrite. Un appel d’offres est lancé pour déterminer quel opérateur d’archéologie préventive remportera le marché. Si la MADE remporte le marché, la fouille peut débuter.

« Lors d’une fouille tout est étudié »

« Lors d’une fouille, la totalité du terrain impacté par le futur aménagement est étudiée. Chaque structure découverte est fouillée, dessinée et photographiée. Chaque objet est récolté. » Une fois la phase de terrain terminée, les travaux d’aménagement peuvent débuter.

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La chaîne opératoire

Pour les archéologues c’est l’heure du travail en laboratoire

« Il s’agit de nettoyer, inventorier et étudier les objets découverts.  » Céramologue, numismate ou spécialiste du lapidaire s’attellent alors à la tâche. « Puis, nous classons les objets et nous les stockons dans des réserves spécifiques pour assurer leur bonne conservation.  » De même, les dessins réalisés sur le terrain, sont « mis au propre » via des logiciels de dessins assistés par ordinateur.
Puis, des analyses sont réalisées dans des laboratoires externes : C14, thermoluminescence, dendrochronologie, analyses physico-chimiques etc. « Nous étudions toutes les archives. »
L’ensemble de ces données sont mises en relation avec les données scientifiques récoltées sur le terrain.
Dernière étape : un rapport est remis au service régional de l’archéologie. Le travail des archéologues et alors terminé.
Mais grâce à leur travail, l’histoire euroise peut continuer de s’écrire avec un grand H. Bravo à toute l’équipe.

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