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Xavier Fremin en tête à tête avec le président Macron

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13 janvier 2021

Agriculture Aides Environnement

table ronde
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Le président Macron était en déplacement dans l’Eure, hier 12 décembre 2021. Après une visite sur le site d’ArianeGroup, Emmanuel Macron s’est rendu dans la ferme agroécologique des Ruelles à Tilly, toujours en compagnie de Sébastien Lecornu et de Julien Denormandie.

Xavier Fremin est l’un des rares interlocuteurs invité à participer à la table ronde sur le thème de l’agriculture et la biodiversité. Un moment que l’agriculteur du Vexin n’est pas prêt d’oublier.

«Tout est allé très vite», explique encore tout abasourdi Xavier Fremin, à la tête de l’exploitation familiale de Cantiers, dans le Vexin. « Le cabinet du Ministère de l’Agriculture m’a appelé la semaine dernière pour venir visiter la ferme sans me donner beaucoup de précisions. Quand ils sont venus, je leur ai expliqué l’évolution de mes pratiques agricoles. Je suis passé de l’agriculture conventionnelle à une agriculture de conservation des sols qui est pour moi, l’image de l’agriculture moderne d’aujourd’hui. Ils ont paru très intéressés. »

Dimanche, Xavier Fremin était informé que le président Macron viendrait en visite dans l’Eure. «Lundi, j’avais le déroulement de la journée et mardi, je me suis retrouvé à la table ronde dans la ferme de Tilly. J’étais assis à gauche du président Macron, entouré de trois ministres ! »

Du stress et de la fierté

Dès que l’agriculteur de 38 ans, père de 4 enfants, a su qu’il faisait partie des rares interlocuteurs présents à la table ronde pour parler agriculture et environnement, le stress a commencé à monter. «C’est une lourde responsabilité de représenter une partie du monde agricole. Mais en même temps, j’éprouvais de la fierté d’être reconnu dans mon travail.»

Mais ce temps d’échanges «privilégié» en petit comité, s’est visiblement très bien passé : «J’ai été étonné par la simplicité, la sincérité et l’écoute de nos dirigeants qui partagent le même avis que nous. On a même pu converser en tête à tête. » Le président Macron a même accepté d’entendre les revendications de l’agriculteur de Cantiers….

Il n’y a pas « un modèle » mais « des modèles »

«Quand on passe d’une agriculture conventionnelle à une agriculture plus écologique, on entre dans un cercle vertueux mais complexe.»

Xavier Fremin fait partie de ces pionniers qui essuient parfois des échecs dans la mise en place de nouvelles techniques. «Et dans ce cas- là, on subit seuls, les pertes financières.» Et d’expliquer encore au président Macron qu’il est impossible de «modéliser un système» : «Ce qui marche chez moi ne fonctionnera pas forcément chez mon voisin.»

L’agriculteur du Vexin regrette encore le manque de reconnaissance pour les précurseurs dont il fait partie, les lenteurs administratives pour s’adapter à ces nouvelles méthodes de travail. Et la différence de traitement entre les différents pays. Mais convaincu d’avoir été «entendu», l’agriculteur de Cantiers a bon espoir que les choses évoluent. «Nous partagons le même avis.»

De l’agriculture conventionnelle à l’agriculture écologique

« Je ne suis ni bio ni conventionnel. J’ai mon propre système où tous les éléments sont en synergie. »

En 2010, Xavier Fremin reprend l’exploitation familiale : 250 hectares de céréales, betteraves et lin au cœur du Vexin, à Cantiers. « Je ne me voyais pas faire autre chose. Tout me plaît dans ce métier : la nature, les végétaux, les animaux. Depuis que je suis tout petit, je suis mon père. » Mais les époques changent. Les agriculteurs aussi. « Je suis passé d’un système classique, conventionnel, à un système plus écologique sans être bio pour autant. Aujourd’hui, j’accepte d’avoir des rendements inférieurs en mettant moins d’engrais ou de produits phytosanitaires. »

C’est ainsi que Xavier Fremin est passé au « sans labour » depuis bientôt 20 ans, en travaillant sur les couverts végétaux : « Je ne laboure plus, ce qui me fait gagner un temps précieux d’autant que jusqu’à présent, j’étais seul.  » Quant à l’inter-culture », elle permet de limiter les engrais en produisant des engrais organiques. Un état d’esprit qui en annonçait déjà un autre…

Le miel comme moyen de diversification agricole

Et puis voici 3 ans, Xavier Fremin frôle la catastrophe en tombant d’une benne. « J’ai eu très peur même si je m’en suis bien sorti avec juste un poignet cassé.  » mais soudain, le jeune papa de trois enfants, voit la vie différemment : « J’ai eu envie de me diversifier et de recréer du lien social en vendant mon miel à domicile. Mon blé et mon lin partent en coopérative aux quatre coins du monde. Avec mon miel, je peux rencontrer du monde, parler de ma passion.

Avec l’aide du Département

 » Le jeune apiculteur embauche alors un employé pour se consacrer à « ses filles » comme il dit. Comprenez ses abeilles dont il admire et respecte le travail. Il commence par acheter 20 ruchettes puis se développe rapidement, notamment grâce à la subvention du Conseil départemental qui lui permet d’acheter des ruches supplémentaires et du matériel pour extraire le miel.  » Du miel qu’il veut « d’exception » et mono floral : aubépine, colza, tilleul, châtaignier, sarrasin…

450 000 € d'aides du Département en 2020

Depuis 2017, le Département a développé un dispositif d’aide aux petits investissements agricoles autour de 4 thématiques :

  • les circuits courts
  • les haies et l’agroforesterie
  • la garantie sanitaire des cheptels
  • la réduction des risques professionnels

D’octobre 2017 à décembre 2020 ce sont 398 agriculteurs eurois qui ont été aidés (soit 1 250 000€) par le Département. Rien que pour l’année 2020, 153 agriculteurs ont bénéficié du dispositif d’aide aux petits investissements agricoles, soit 150 000€ d’aides.

Renseignements au Département : 02.32.31.51.99
Ou sur le site Eure en Normandie, en cliquant ici

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