Dernière étape aujourd’hui de notre périple estival sur la Seine à Vélo. En selle, direction la mer en passant par l’incontournable Marais Vernier.
Actualités > Seine à vélo #9 : des marais à la mer
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C’est une vaste zone humide quasi circulaire de 4500 hectares, à l’intérêt écologique exceptionnel en Europe. Bienvenue au cœur du Marais Vernier, désigné depuis 2015, avec la vallée de la Risle maritime, zone humide d’importance internationale au titre de la Convention de Ramsar.
En un coup de pédale, nous sommes déjà au pied de l’observatoire ornithologique de la Fédération départementale des chasseurs, première pause obligatoire. En gravissant quelques marches, vous embrassez une partie du paysage avec en particulier une vue imprenable sur la Grand-Mare. C’est l’une des plus grandes étendues naturelles d’eau douce de Normandie. C’est aussi le paradis de nombreux oiseaux migrateurs. Colverts, foulques, sarcelles, grands cormorans, oies cendrées ou aigrettes s’y posent régulièrement entre les roseaux. A la bonne saison, tôt le matin ou à la nuit tombante, le spectacle est bruyant et réjouissant !
Dans le ciel volent des cigognes
Nous reprenons la Seine à vélo au cœur du marais. Une fois encore, le jalonnement ne vous laisse pas tomber : il suffit de se laisser guider et de profiter du paysage. Le village du Marais-Vernier est annoncé à 8 km.
Ils sont roulants et sur des voies peu fréquentées. Ce qui laisse le loisir de lever le nez pour découvrir un vieux pigeonnier, de belles chaumières et peut-être même d’apercevoir un vol de cigognes qui ont trouvé ici un terrain favorable pour vivre à l’année.
La Seine à vélo serpente dans le village qui, chaque année, le 1er mai, accueille encore une manifestation traditionnelle : la fête de l’étampage. Il s’agit de marquer pour les identifier, les cornes des animaux autorisés à pâturer sur les prés communaux qui entourent la commune. L’utilité de ce marquage est aujourd’hui toute relative mais la tradition perdure et attire toujours la foule.
Au prix d’un petit effort, le panorama est exceptionnel
En sortant du Marais-Vernier, il faut prendre un peu d’élan pour prendre la direction de Foulbec. Après avoir musardé dans l’ancien méandre de la Seine, il faut remonter vers le plateau. Heureusement au milieu de l’ascension, le panorama offre un spectacle à couper le souffle sur ce cirque naturel exceptionnel.
Reprenez toutefois votre respiration : vous en aurez besoin pour repartir avec une montée qui se poursuit encore un peu avant une nouvelle descente vers Foulbec toujours sur des petites routes calmes.
Nous sommes dans les marais maritimes de la Risle.
Avant d’arriver à Foulbec, nous enjambons cet affluent de la Seine en traversant un ancien pont tournant. C’est le vestige d’un trafic maritime qui était encore très actif après-guerre vers le port de Pont-Audemer. Il est abandonné depuis les années 70.
Des routes champêtres dans un paysage délicieux
En suivant le jalonnement, vous parvenez à l’église de Foulbec début d’une jolie côte que les moins entraînés finiront sans doute en poussant le vélo. Mais rassurez-vous c’est la dernière avant l’arrivée vers Berville-sur-Mer. Nous y sommes presque, toujours sur des routes de campagne délicieuses parfois ponctuées d’étonnantes surprises.
Devant l’église commence la dernière difficulté de la Seine à vélo dans l’Eure.
Honnêtement, il faut avoir les jambes pour arriver au bout sans mettre pied à terre !
Ca sent l’iode à Berville !
A Berville-sur-Mer, nous retrouvons la Seine sur l’esplanade des voiles de la Liberté. Un ancien bateau de pêche rappelle que la commune a longtemps vécu tournée vers la Manche toute proche.
Comme sa grande voisine Honfleur, elle était riche d’une activité de pêche. La commune a aussi prospéré grâce au bac qui faisait la navette entre les deux rives de la Seine et permettait de réduire les distances entre Le Havre et Caen. L’ouverture de pont de Tancarville en 1959 a eu raison de son utilité. Quant aux derniers bateaux de pêche ils ont cessé leur activité dans les années 80.
Reste que Berville permet à l’Eure de garder son statut de département maritime. D’ailleurs, chaque année, le 15 août, la commune vit au rythme de la fête des marins avec notamment, comme à Honfleur, son défilé de maquettes.
Cap sur le pont de Normandie
Depuis l’esplanade de Berville, les travaux d’aménagement des derniers kilomètres de la Seine à vélo dans l’Eure viennent tout juste d’être terminés. L’ancien chemin de halage, ses cailloux, ses trous et ses bosses, ont désormais laissé place à une large bande roulante. Elle est uniquement réservée aux mobilités douces.
Sans se soucier de la route, vous pouvez rouler le nez au vent en contemplant le pont de Normandie. Encore quelques coups de pédale et le périple eurois de la Seine à vélo se termine au pied de ce pont à haubans. Symbole de la Normandie, il a été, un temps, plus grand pont du genre au monde. Reste son image qui, elle, reste tout à fait unique à toutes les heures et à toutes les saisons.
Des phares qui avaient toute leur utilité
Signes qui ne trompent pas sur cette dernière portion de la Seine à vélo : des phares s’imposent dans le paysage.
Il faut dire que la navigation dans l’estuaire de la Seine n’est pas toujours, même encore aujourd’hui, une paisible balade.
Le premier phare, perché sur son éperon calcaire, est celui de la Roque à Saint-Samson-de-la-Roque. Éteint depuis le début des années 1900, il offre aux visiteurs une vue superbe sur le marais Vernier et l’estuaire de la Seine, du Havre à Honfleur. Il est accessible gratuitement.
Autre phare et autre architecture à Fatouville-Grestain. Avec un peu plus de 130 mètres de hauteur, il avait une portée de 40 km pour sécuriser la navigation en baie de Seine.
Comme celui de Saint-Samson, il a été désaffecté au début des années 1900. Vendu par l’État a un particulier, il est devenu maison d’habitation. Il est resté depuis dans la même famille qui l’entretient et le fait vivre.
Il est ponctuellement ouvert à la visite et si le cœur vous en dit propose des chambres d’hôtes tout à fait atypiques. En haut des 164 marches, la vue est imprenable.
Une mairie médiévale aux origines anglaises
A Saint-Sulpice-de-Grimbouville, la mairie a fière allure. Surplombant le marais de la Risle, cette chaumière unique en France est une rescapée.
En effet, construite par des charpentiers anglais pendant la Guerre de Cent Ans, elle était menacée démolition dans son village d’origine près de Pont-Audemer.
En 1996, la commune de Saint-Sulpice décide de la démonter et de la remonter pour remplacer la mairie. Une restauration dans les règles de l’art a permis de sauver ce patrimoine remarquable. Elle domine dorénavant le marais depuis son promontoire.
Dans le berceau de Guillaume
Restons encore un peu à Fatouville pour découvrir l’ancienne abbaye de Grestain. Site relativement méconnu, cette ancienne abbaye fondée au 11ème siècle est pourtant capitale dans l’histoire normande.
En effet, l’abbaye a été fondée en 1050 par Herluin de Conteville, époux d’Arlette, « veuve » du duc Robert le Magnifique et surtout mère de Guillaume le Conquérant. Aujourd’hui, les vestiges de l’abbaye, son parc boisé sont ouverts au public toute l’année. C’est aussi un lieu de vie culturelle avec des conférences, du théâtre, des concerts et des expositions de janvier à septembre.
Pour faire une pause
Pour boire un verre ou déjeuner, deux adresses sont à conseiller sur cette dernière portion euroise de la Seine à vélo.
Au Marais-Vernier d’abord. Ne vous fiez pas à l’accent chantant de la patronne de l’Auberge de l’Etampage. La spécialité n’est pas la bouillabaisse mais plutôt la cuisine traditionnelle bien d’ici. Elle est préparée avec des produits frais et locaux et beaucoup de bonne humeur !
Bonne humeur également un peu plus loin à Berville-sur-Mer au pied de l’itinéraire de la Seine à Vélo à l’Entrepont. Le cadre est verdoyant, l’accueil pour les cyclistes est royal que ce soit pour manger, boire un verre ou déguster une petite crêpe avant de remonter en selle.
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